Environnement Livres

L’humanité en péril : virons de bord, toute !

Aujourd’hui, je sors de ma zone de confort pour m’attaquer à un sujet scientifique très vaste qui ne relève pas de mes compétences habituelles : l’écologie.

Le dernier livre de Fred Vargas

Ce titre, l’humanité en péril, est celui du dernier livre de Fred Vargas, l’auteure de polars bien connue, qui nous a livré en 2019 un livre qui n’est pas un polar (dommage, j’attends depuis presque 3 ans qu’elle en sorte un nouveau). Ce livre est en fait un cri d’alerte sur le fait que nous, les humains, courrons à notre perte à cause de notre manière générale de vivre sur notre planète. Nous provoquons ce fameux réchauffement climatique ainsi que de nombreux autres désastres écologiques qui vont nous mener clairement à notre perte si nous continuons ainsi.

Certes, la plupart des points soulevés par Fred Vargas ne m’étaient pas complètement étrangers mais certaines conséquences annoncées sont bien plus graves que je ne le pensais. Je suis plutôt un écolo et je m’efforce au maximum de faire attention à notre planète mais ce livre m’a permis de dresser une liste de toutes les choses que je peux mieux faire, et je vous propose de partager ces idées ici…

Avant tout, quelques points sur ce livre : Fred Vargas est historienne, et ça se voit ! Elle nous donne ici un résumé de ses recherches fouillées en essayant que ce soit le plus digeste possible pour nous autres, pauvres mortels. Et surtout, elle nous explique ce que nous pouvons faire, chacun à notre niveau, pour améliorer les choses. Un seul bémol peut être : pas de chapitres ni de thématiques clairement annoncés, le tout est déroulé d’un seul tenant en 200 pages avec pas moins de 450 sources à l’appui. A première vue, ça peut paraitre lourd mais pas du tout, ça se lit comme un polar, sauf qu’ici, ce n’est pas une fiction, c’est le monde réel !

Un déclin proche, très proche

Elle nous annonce tout de même, avec sources fiables à l’appui (dont le GIEC), qu’en continuant comme c’est parti, d’ici la fin du siècle, les vagues de chaleur mortelles toucheront 75 % de l’humanité et que nous n’aurons rapidement plus grand-chose comme matières premières à nous mettre sous la dent. Il faut oublier cette foutue croissance ! Par exemple, le fer qui parait aujourd’hui infini, devrait voir sa disparition dans 65 ans, sans parler de toutes les terres rares présentes dans nos équipements électroniques qui vont clairement être épuisées petit à petit dans les décennies à venir (voir mon précédent billet sur les terres rares qui date de 2012). J’ai aussi appris dans ce livre l’épuisement proche du phosphore qui est essentiel à la vie, son épuisement est bien pire que celui du pétrole car le phosphore est non remplaçable. L’humanité pourrait voir des famines sans précédent si cette ressource venait à manquer, et visiblement, ce phosphore va être amené à manquer d’ici 30 ans si rien ne change dans notre agriculture qui dilapide ce capital si précieux. On se croirait dans une dystopie de Barjavel mais c’est sans doute ce qui va arriver si on ne se bouge pas plus ! Alors bougeons nous !!

On voit sur ce schéma que le phosphore d’origine minière explose vers 1950 à cause de l’agriculture. Les sources naturelles de phosphore (fumier, guano, excréments humains) restent stables. © Cordel et al., 2009 (source)

Et quand on voit comment ce corona virus est actuellement en train d’ébranler notre économie hyper-mondialisée, on voit bien qu’on ne peut pas continuer comme ça, notre modèle économique doit drastiquement changer, ainsi que la mentalité et les comportements « des gens », mais surtout « des puissants » !

Fred Vargas m’a appris un autre truc étonnant que je ne connaissais pas : le rapport Meadows de 1972. En ce début d’années 70, des scientifiques du MIT à Boston forment un groupe dénommé le « Club de Rome » qui tente de modéliser les grandes tendances économiques mondiales (population, quantité de nourriture par habitant, matière premières, espérance de vie, etc.). Eh bien figurez-vous que ces prédictions se sont avérées étonnamment justes jusqu’à aujourd’hui mais quand on regarde notre avenir, il y a de quoi être inquiet : selon ce modèle, on va plafonner en 2030 avant de plonger vers un déclin vertigineux qui nous ramènera en 2100 au même niveau de vie qu’en 1900. Et attention, à cette époque le réchauffement climatique était très optimiste donc on peut s’attendre à pire…

Evolution des grandes tendances économiques du rapport Meadows : tout s’effondre après 2030 (source)

Voilà ce que disait Dennis Meadows en 2012 au Monde (voir cet article ) :

« Si votre seule politique est fondée sur la croissance, vous ne voulez pas entendre parler de la fin de la croissance. Parce que cela signifie que vous devez inventer quelque chose de nouveau. Les Japonais ont un proverbe intéressant : « Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou. » Pour les économistes, le seul outil est la croissance, tout ressemble donc à un besoin de croissance ».

L’agriculture et l’élevage

Le plus grand fléau de notre planète est clairement l’agriculture et l’élevage, à cause de notre trop grande consommation qui entraine des pratiques peu reluisantes. Bref, lisez le bouquin de Vargas pour avoir plus de détails sur tous ces problèmes de monocultures, de pesticides, de consommation hallucinante d’eau, d’appauvrissement des sols et de leur désalinisation, etc.

Cependant, j’ai relevé qu’il était très intéressant de voir « les gens » consommer de la viande quasiment tous les jours et de se lamenter en même temps de la forêt amazonienne qui part en fumée. Eh bien oui, on ne peut pas manger de la viande à outrance et s’offusquer de la déforestation car ces deux phénomènes sont intimement liés. Pourquoi les forêts reculent dans le monde ? Principalement pour faire de l’élevage pour répondre à la demande en viande, mais aussi pour faire des meubles en bois tropicaux (vous savez, la petite table basse sympa de votre appart ou votre table de jardin très tendance en tek).

La déforestation en Amazonie brésilienne a touché 9 166 km2 (soit 1/3 de la Bretagne) en 2019, une augmentation de 85 % par rapport à 2018, d’après les données préliminaires recueillies par l’Institut de recherches spatiales INPE pour cette première année de gouvernement de Jair Bolsonaro, le nouveau président d’extrême droite qui n’a que faire de cette forêt devant les intérêts financiers. PHOTO PAULO WHITAKER, REUTERS (Source).

Nous, les gens : Changeons

Alors allons-y ! Comme Fred Vargas le dit si bien, c’est clairement l’argent et le pouvoir qui dirigent notre monde moderne, et ce désastre repose principalement sur les décisions d’un nombre très faible de personnes (qui en plus ne nous informent pas clairement des conséquences) mais nous autres, « les Gens », nous avons le pouvoir de faire changer ce monde en changeant nos habitudes et en ne tombant pas dans les pièges qu’ils nous tendent. Les pièges, ce sont toutes ces publicités qui nous inondent et toutes ces entreprises qui nous inventent des besoins qui n’existaient pas hier et qui essayent de nous tromper. Et pourquoi tout cela ? Pour faire de la croissance (et donc encore plus d’argent) ! Attention, je suis pour le progrès, mais celui qui prend en compte une « philosophie de l’histoire » et qui ambitionne d’améliorer notre avenir en prenant en compte le passé et notre système Terre  (lire ce billet que j’avais écrit à ce sujet). Mais ce n’est clairement pas ce qui est fait aujourd’hui. « Les gens » peuvent changer cela, car nous sommes dans un monde capitaliste où l’offre répond à la demande et donc si notre planète court à sa perte, c’est avant tout à cause de notre demande qui est trop grande… Nous sommes trop gourmands !

Ma liste des actions pour notre planète

Alors voici ma liste d’actions après avoir lu ce livre, c’est bien entendu personnel et en relation avec mes moyens financiers qui sont supérieurs à la plupart « des gens ». Mais justement, ce sont ceux qui ont le plus de moyens qui doivent s’y mettre en priorité (et généralement ce sont eux qui consomment le plus !!). En plus franchement, je pense qu’en suivant la plupart de ces recommandations, finalement, ça peut faire des économies : quand on enlève toutes les choses qui ne servent à rien et qu’on revient à un mode de vie raisonnable sans consommer à outrance et en limitant sa conso de viande, on retrouve du pouvoir d’achat pour acheter des produits bio de qualité qui sont désormais à peine moins chers ! Alors je ne suis pas certain que cet argument de budget soit très pertinent. En revanche, ça nécessite un peu plus de temps pour préparer ses repas et faire attention à trouver des produits adéquats, j’en suis conscient.

Se nourrir

C’est clairement ce point le plus important pour notre planète (plus que nos moyens de déplacement).

  • Paradigme inaliénable : Acheter des produits de bases non transformés et cuisiner !!
  • Viande : une ou deux fois par semaine max, voire pas du tout, et de qualité (Bio, locale, issue de petits producteurs).
  • Poisson : 2 fois par semaine dont au moins une fois un poisson gras, tout en sélectionnant des espèces avec peu d’impact environnemental (pas de thon rouge, préférer du saumon ou des sardines).
  • Œufs : ça c’est facile, j’ai 2 poules, donc pas de problèmes de ce côté-là. Et je nourris mes poules avec des graines de qualité (et bien sûr avec tous les restes comestibles de la maison).
  • Fruits/Légumes : Bio, Bio et Bio ! Toujours de saison et le plus local possible (je tolère les bananes pour mes filles quand même). Soupe quasi tous les soirs en hiver.
  • Céréales : éviter trop de riz, prendre du Bio, et local encore ! J’avoue que j’ai une consommation de pâtes très importante (facile 1 kg par semaine juste pour moi), mais je dois bien compenser mes 80 000 mètres de dénivelé annuel en montagne…

Se déplacer

  • Boulot : Le plus de vélo possible (du vrai vélo à jambes), au moins 50% de mes trajets de boulots.
  • Avion le moins possible, surtout si moins de 1 000 kilomètres à faire et que le train est compétitif.
  • Transport en commun : bon, j’avoue je suis nul dans ce domaine et ça ne va pas changer dans l’immédiat car j’habite à la campagne alors les transports en commun… C’est néanmoins possible mais je préfère prendre mon vélo (plus libre, plus rapide, moins cher !).
  • Voiture : Respecter les limites de vitesse en ayant une voiture « raisonnable » (pas trop grosse et qui ne consomme pas trop) et surtout pas de biocarburant, c’est un désastre écologique. Un jour peut-être, acheter une voiture électrique mais je ne suis pas certain que la technologie soit encore mature et vraiment « verte » si on prend en compte les batteries au Lithium qui de toute façon sont vouées à l’échec dans les décennies à venir avec la fin du Lithium (peut être un avenir avec les batteries sodium-ion).

Vivre à la maison

  • Isoler son logement le mieux possible.
  • Chauffage raisonné (19 C la journée, 17 C la nuit ou quand la maison est vide).
  • Pas de clim, ça va de soi !
  • Consommation d’eau et d’électricité raisonnée, en choisissant des équipements les plus économes possibles. Et boire l’eau du robinet !!
  • Jardin : arrosage raisonnable seulement si nécessaire et à faire le soir. Pas de désherbant ou autres produits phytosanitaire (ça c’est facile, mon jardin est déjà une jungle et donc un paradis pour les insectes).
  • Pour l’habillement, je suis plutôt bon, je dois acheter pas plus de 5 vêtements par an environ. L’idée est d’avoir une garde-robe avec une 30aine de pièces de vêtements en tout et pour tout, ça suffit largement et on en change uniquement lorsqu’ils sont usés !!
  • Meubles : faire de l’occasion au maximum et si neuf, prendre des meubles fabriqués avec des essences de bois local ayant le label PEFC ou FSC (ma belle table de cuisine qui vient du Jura par exemple).
  • Pas de TV, surtout pas d’abonnement à Netflix ou d’autres trucs débiles similaires : facile, ça fait 20 ans que je n’ai plus de TV et je n’aime pas rester enfermé devant un écran à ne rien faire…
  • Utiliser Internet de manière raisonnable : ne pas télécharger à outrance, proscrire la vidéo en streaming, éviter de faire une rechercher Google pour un oui pour un non ou de regarder des trucs débiles sur Youtube. Eh oui, chaque bit qui transite sur Internet consomme de l’énergie, regardez tous ces centres de calcul qui sont des monstres énergétiques. Saviez-vous que 7% de l’électricité dans le monde est due à internet ? Internet entraine une pollution 1,5 fois supérieure à l’aviation dans le monde, alors utilisons Internet avec parcimonie.
  • Téléphone portable : Si possible se débarrasser de son Smartphone ! (ou alors restez comme vous êtes si vous êtes comme ma moitié qui n’en a jamais eu). En tout cas, en changer seulement si c’est nécessaire. Depuis mon premier Smartphone en 2013, je viens d’acheter mon troisième au bout de 7 ans, ça fait 3,5 ans de moyenne pas terrible, je dois mieux faire !

Au travail

  • Chacun doit aussi prendre en considération l’environnement dans son travail, dans la mesure du possible.
  • Si vous avez des responsabilités et que vous devez prendre des décisions, faite en sorte de prendre en compte ce paramètre et faites-le savoir !
  • Les gestes écolos quotidiens au travail sont essentiels : ne pas utiliser de gobelets en plastique, ne pas imprimer des documents qui ne serons jamais lus, éteindre les lumières et les ordinateurs en partant, etc.

Pour conclure

Je ne pense pas que ces mesures soient si contraignantes que cela, ce n’est quand même pas vivre comme les Amish, c’est juste vivre humblement avec notre planète et nos semblables. Si jamais j’arrive à modifier les habitudes d’un seul lecteur, alors ce billet n’aura pas été vain. Et encore merci à Fred Vargas pour son engagement, nous avons besoin de personnes médiatiques pour faire passer ces messages.

About the author

La science pour tous

Ingénieur au CERN (Organisation Européenne pour le Recherche Nucléaire) à Genève, Suisse.

5 Comments

  • Bonjour, vous écrivez « ce sont les trois quarts (soit 75%) de la population mondiale qui vont mourir dans les 50 prochaines années » mais ce n’est pas vraiment ce qu’il y a d’écrit dans le livre, je vous mets des liens « journalistique » sur l’étude en question https://www.lesechos.fr/2017/06/dici-la-fin-du-siecle-les-vagues-de-chaleur-mortelles-toucheront-75-de-lhumanite-173924
    https://www.nationalgeographic.fr/environnement/les-trois-quarts-de-lhumanite-menaces-de-mourir-de-chaud-en-2100

  • Salut !

    J’aimerais rebondir sur « Se nourrir, c’est clairement ce point le plus important pour notre planète (plus que nos moyens de déplacement). »

    Je crois que ce n’est pas si simple. J’ai fait un petit outil qui sert justement à comparer l’impact carbone de différents types de comportements, et j’obtiens le graphique suivant :

    https://mega.nz/#!Hh5hhSJJ!JZXWrYTjn4oc-rqxmpNEjNP1JqLRQCsyPsRnsnmmsNE

    La première colonne à gauche correspond au comportement « manger 100 g de poulet, 5 fois par semaine ». On est à environ 150 kg de CO₂ par an.

    La seconde colonne correspond au comportement « manger 100 g de bœuf, 5 fois par semaine ». Ça donne plus de 1500 kg de CO₂ par an.

    Première conclusion : il peut y avoir un ordre de magnitude de différence selon le type de viande mangée.

    J’en profite pour ajouter un point par rapport à l’idée de « privilégier le local » : ça n’a malheureusement pas beaucoup d’influence. Sur le graphique, la part du transport dans les émissions de CO₂ c’est la toute petite ligne rouge en *haut* de chaque barre. Bon, mon exemple est pas terrible parce que je ne montre que l’impact environnemental de la consommation de viande, pas de fruits, p.ex., qui elle, est nettement moins importante et donc la part de transport devient un peu plus importante (même si en général ça reste autour de 10%).

    Ensuite, la troisième colonne du graphique c’est l’impact d’un aller-retour Paris — New York. Un seul. L’impact est plus important que de consommer 100 g de bœuf 5 fois par semaine.

    Deuxième conclusion : éviter de manger du bœuf permet d’éviter la production de CO₂, mais partir en vacances dans un autre continent annule complètement cet effort ! Il me semble que c’est très courant de nos jours, de parcourir plusieurs milliers de kilomètres en avion par année. En tout cas, c’est ce que je vois chez toutes les personnes autour de moi, mais peut-être que mon cercle social est biaisé.

    La quatrième colonne montre l’impact, sur l’année, d’utiliser sa voiture pour les trajets domicile-travail (d’une distance de 15km, et avec une voiture de classe B, ça monte très très vite avec des voitures moins performantes).

    Et puis la dernière colonne, toute à droite, c’est l’impact sur l’année de regarder une heure de vidéo en ligne 5 fois par semaine (le week-end on va en montagne, n’est-ce pas), en HD, avec une connexion fixe (pas 4G, 5G, etc.). Finalement, l’impact est relativement modéré par rapport aux autres comportements.

    Bref tout ça pour dire que ce n’est pas évident de s’y retrouver, il est facile de penser qu’en faisant nos courses à vélo dans des fermes pas loin de chez soi on a un impact environnemental très faible, mais il faut bien sûr considérer les choses dans leur globalité, et ne pas oublier que certaines actions (partir en vacances à plusieurs milliers de kilomètres de notre lieu de vie) « annulent » tous nos efforts.

    Si jamais ça t’intéresse l’outil est disponible ici : https://my-impact.herokuapp.com/
    Malheureusement il n’est pas simple à utiliser, il faut un peu de temps pour comprendre, il n’y a pas trop d’explications, mais ça peut peut-être t’amuser de jouer avec tous les paramètres (p. ex. l’impact environnemental de manger des oléagineux est *neutre* parce que ces cultures sont actuellement plantées en remplacement d’autres cultures dont l’impact était moins bon).

    • Merci beaucoup pour ces informations. Bien entendu, l’analyse des comportements est quelque chose de complexe et ce genre d’outil peut etre important pour relativiser certains impacts.
      Cependant j’aimerai aussi signaler que ce genre d’outil ne s’interesse qu’aux emissions de C02 (ou équivalent C02) et ne prend pas en compte toutes les autres pollutions ainsi que la consommation des matieres premieres. Je maintiens mon « Se nourrir, c’est clairement ce point le plus important pour notre planète » car l’agriculture et l’élevage entrainent aujourd’hui de nombreuses dérives autres que l’émission de C02 (pollution et consommation d’eau, désalinisation des sols, consommation de phosphore à outrance, etc.).

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