Suite du petit jeu avec les citations du bon vieil Albert mais on rajoute un invité surprise.
Albert, la pensée, la théorie… et Henri ?
Pourquoi Albert est-il célèbre et connu par toutes les classes de population alors que Henri ne l’est que par les scientifiques (Je parle évidemment d’Einstein et de Poincaré) ? Eh bien Einstein avait le chic pour faire des phrases chocs et pour la métaphore, voila pourquoi ! Le génie d’Albert et de Henri sont au même niveau sauf que Albert nous explique la relativité avec un train et un talus ou avec des choses de la vie de tous les jours : « Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité » alors que Henri nous explique comment manipuler des espaces non euclidiens à n dimensions. On sait parfaitement que c’est Poincaré en 1900 qui publie pour la première fois le fameux E=mc2 mais cela passe quasiment incognito alors que Einstein, lui, va venir renverser la pensée publique et ne se cantonne pas qu’aux spécialistes. Albert disait d’ailleurs « Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c’est que vous ne le comprenez pas complètement ».
Mais Henri a aussi ses petites citations, malheureusement moins célèbres mais qui sont dans le même registre que celles d’Albert. Quand Albert dit « Inventer, c’est penser à côté », Henri lui répond « Si c’est par la logique qu’on démontre, c’est par l’intuition qu’on invente ». Tous les deux pensent aux mêmes choses et font preuve de réflexion sur comment réfléchir de façon juste et y a t il une solution ? Albert nous dit « Un problème sans solution est un problème mal posé » et Henri répond : « Il n’y a pas de problèmes résolus, il y a seulement des problèmes plus ou moins résolus ». On voit dans ces deux citations que Bébert (Einstein) est beaucoup plus optimiste que Riton (Poincaré). Je pencherai plus pour la phrase de Riton tout de même bien que Albert nous informe de l’importance de comment poser un problème. Il est certain qu’un problème mal exposé peut paraître irrésoluble alors que la solution pourrait paraître évidente en reformulant le problème initial différemment. Cette méthode est très utilisée en science sous forme « d’astuces » ou « tricks » en anglais. C’est d’ailleurs cela qui entraîne de mauvaises notes à tous les élèves de classes préparatoires. Pour résoudre les problèmes mathématiques il y a toujours une astuce qui ne vient jamais à l’esprit naturellement sauf quand on la connaît déjà et qu’on a l’habitude.
Albert parfois nous dit des choses peu communes qui peuvent paraître vraiment douteuses du style « Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits », ici je pense qu’il ne faut évidemment pas prendre la phrase au premier degré : on ne va pas changer des mesures expérimentales pour que ça colle à la théorie bien entendu. Il s’agit je pense de ne pas avoir une confiance absolue dans des mesures car il y a toujours des éléments extérieurs qui peuvent venir perturber la mesure et ainsi introduire un biais. Mais après réflexion Albert prenait peut être la phrase au premier degré, et il a d’ailleurs utilisé cette technique avec la fameuse « constante cosmologique » qui, il faut l’avouer, était pour le moins douteuse. Cette constante introduite dans les équations d’Albert permettait de fixer l’Univers, de lui donner une expansion ou de le réduire, en gros, son comportement dynamique. Et comme Albert voyait dans sa tête un Univers statique il a fixé cette constante à la valeur adéquate, il disait d’ailleurs a son ami Ehrenfest dans une lettre « J’ai encore commis quelque chose à propos de la théorie de la gravitation qui, d’une certaine façon, m’expose au danger de me faire interner dans un asile de fou ». Mais quelques années plus tard on observe un décalage vers le rouge des étoiles ce qui signifie qu’elles s éloignent toutes et donc que notre Univers est en expansion « Si l’Univers n’est pas quasi-statique, alors au diable la constante cosmologique » Il rajoutera même un peu plus tard que cette constante était « la plus grande bêtise de sa vie ». Mais depuis quelques années on ressort cette constante des vieux cartons avec une valeur différente pour prendre en compte l’accélération de l’Univers qui n’est toujours pas comprise, enfin son origine est mystérieuse. Einstein doit se retourner dans sa tombe en redisant « Rien n’est plus proche du vrai que le faux », il pourrait même rajouter avec un grand sourire en tirant la langue que « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi ! »
Ces petites phrases sont elles sensées éclaricir ou bien obscurcir le chemin qui mène la Science ? A mon trés humble niveau, la théorie de la relativité n’en finit pas de semer le trouble dans mes convictions (quelles qu’elles soient). Mais bon, ton initiative mérite d’être saluée. ALORS SALUT A TOI, VULGARISATEUR DE L’IMPENETRABLE GNOSIS !
Lorsque tu inscris avec assurance les mots : "Nous pouvons désormais affirmer que ce fait est erroné, d’où l’erreur de la constante…" il me semble qu’il y a là un résidu de conviction. La matière et ses lois deviennent tellement subtiles (au yeux du vulgaire, comme moi) que les nouvelles données rendent toute affirmation précaire. Après tout, il n’est même pas exclu de découvrir une constante à un autre niveau (qui comprendrait un certain ordre de mouvement et qui concilierait l’expansion, la concentration et l’immobilité dans une nouvelle forme de perception).
Bien sûr, je dis ça par esprit de contradiction, mais je suis parfois tombée sur d’étranges thèses en la matière (les trous noirs et blancs, par exemple, ou les bébés univers…)